Alors que les journées d’été se réchauffent, beaucoup s’émerveillent devant les rayons du soleil. Les shorts sont de sortie, les barbecues sentent bon et les terrasses sont bondées. Mais moi, je me cache derrière mes rideaux. Je suis Cora, 43 ans, et la chaleur estivale est pour moi un véritable calvaire.
Ma perspective peut sembler étrange. Les gens adorent l’été et ses plaisirs. Pourtant, dès que le thermomètre dépasse les 22 degrés, mon moral plonge. Le soleil brûlant, la sueur sur mon front et l’inconfort permanent me pèsent. Je ne cherche pas à me plonger dans les plaisirs en plein air. Je désire simplement retrouver une atmosphère confortable.
Lorsque la chaleur s’installe, je fais appel à mes alliés : des rideaux occultants et un ventilateur performant. Les journées deviennent rapidement insupportables. L’énergie s’évapore, ma peau se met à rougir et un mal de tête sournois s’invite. Je regarde les joggeurs et me demande pourquoi ils se torturent ainsi.
Plus que l’inconfort physique, c’est le volet social d’été que je trouve écrasant. Les invitations à des pique-niques, barbecues et soirées à la belle étoile s’enchaînent. Qui attendrait d’un introverti qu’il se joigne à la fête ? En hiver, personne ne s’étonne de me voir au chaud, à l’intérieur. Pourquoi ce besoin en été ?
En matière de vacances, je préfère fuir la chaleur. Pendant que mes amis se ruent vers les plages de la Méditerranée, je cherche des destinations rafraîchissantes comme la Norvège ou l’Islande. J’y trouve le climat idéal : si la température dépasse 20 degrés, ils se plaignent, et c’est parfait pour moi.
J’ai eu la chance de passer une semaine en Laponie en février. La neige m’atteignait aux genoux et j’étais follement heureuse. Mes amis ne comprenaient pas mon bonheur, mais je savais que je préférais cela à la chaleur étouffante des plages. Être avec un pull en laine près d’un feu de cheminée est ma vision du bonheur.
La chaleur, c’est aussi synonyme de lenteur. Mes pensées deviennent brumeuses, mon sommeil tourmenté et ma peau irritable. Comme si mon corps refusait catégoriquement de fonctionner. On me dit d’apprécier les longues soirées en extérieur, mais tout ce que je ressens, c’est une fatigue écrasante.
Et que dire des nuisances sonores de l’été ? Les enfants qui crient, les voisins qui jouent de la musique et les moustiques qui bourdonnent dans ma chambre, malgré toutes mes précautions. J’aspire à la tranquillité, à une maison où l’on peut entendre le souffle du monde, plutôt que son vacarme estival.
S’il y a une chose que j’attends avec impatience, c’est de pouvoir ressortir mon gros manteau. Faire les courses sans craindre les trop fortes transpirations. Que l’orage d’automne balaye l’air lourd et que je puisse de nouveau profiter d’une soupe bien chaude, enveloppée dans un plaid. La fraîcheur me rend heureuse.
Être différente, c’est peut-être étrange, mais je m’en fais peu. Tout le monde n’a pas besoin d’adorer le soleil. Je préfère rester tranquille chez moi, en attendant que l’automne arrive à grands pas. Je compte les jours avant les premiers frimas. C’est alors que je peux respirer à nouveau. En attendant, mon ventilateur tourne à plein régime, les rideaux sont tirés. Je fais le vœu secret de voir arriver les feuilles dorées de l’automne.
Alors, que cela fasse écho à vos propres sentiments ? Ne craignez pas de vivre votre vérité, que vous aimiez ou détestiez l’été. Acceptons nos différences et célébrons les saisons avec toutes leurs nuances. Parce que, après tout, l’essentiel est d’être bien dans sa peau, peu importe la température extérieure.
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