Certains grands-parents disent encore parfois : “Dans le temps, tu recevais une fessée si tu étais insolent”. Aujourd’hui, de nombreux parents adoptent une approche différente. De plus en plus de pères et de mères essaient d’élever leurs enfants avec plus de douceur. Cette approche est souvent appelée “éducation douce”. Mais qu’est-ce que cela implique réellement ?

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L’éducation en douceur est souvent mal comprise. Certains pensent qu’il s’agit de laisser son enfant s’en tirer à bon compte. Selon le psychologue Brian Razzino, il n’en est rien. Au contraire, ce style d’éducation est axé sur la clarté, les limites et l’enseignement de compétences qui seront utiles plus tard dans la vie. L’objectif est de guider les enfants de manière calme et respectueuse, sans ignorer leurs sentiments.
De plus en plus de parents souhaitent élever leurs enfants différemment de la manière dont ils ont été élevés. Ils veulent plus d’amour, moins de cris et plus d’ouverture. Selon une enquête réalisée en 2023 par le Pew Research Center, près de la moitié des parents recherchent consciemment une nouvelle façon d’élever leurs enfants. Ils veulent écouter leur enfant sans perdre leur autorité.
Les différents styles de parentalité
Il existe quatre styles de parentalité bien connus en psychologie. Il s’agit des styles négligent, autoritaire, indulgent et autoritaire. Le parent négligent accorde peu d’attention et ne fixe aucune règle. L’enfant fait ce qu’il veut, sans faire attention. Un tel parent ne réagit pas vraiment lorsque l’enfant casse quelque chose ou se comporte mal.


Le parent autoritaire, quant à lui, met l’accent sur l’obéissance. La réponse est souvent : “Parce que je le dis”. Avec ce parent, vous êtes puni sans explication ni conversation. Le parent permissif est gentil mais ne fixe pas de limites. Il comprend que l’enfant est en colère ou frustré, mais ne fait pas grand-chose pour y remédier.
Il y a ensuite le style autoritaire. Il se situe juste au milieu. Les parents sont à la fois aimants et clairs. Ils écoutent leur enfant, reconnaissent ses émotions, mais continuent à lui donner des règles claires. La parentalité douce est très proche de cette approche autoritaire. Pourtant, le terme est encore assez nouveau et n’apparaît pas encore dans les ouvrages universitaires. Il est devenu particulièrement populaire sur les médias sociaux.
Qu’est-ce que les internautes entendent par “parentalité douce” ?
Les chercheuses Annie Pezalla et Alice Davidson ont étudié ce que les influenceurs entendent par “parentalité douce”. Elles ont constaté que les parents qui utilisent ce terme valorisent particulièrement le calme et le contrôle des émotions. Ils s’efforcent de rester calmes même lorsque leur enfant se déchaîne. Ils font preuve de beaucoup d’affection, mais gardent des limites.


Ces parents sont donc très similaires aux parents autoritaires. Ils s’impliquent, expliquent les choses et gèrent les conséquences logiques lorsque quelque chose ne va pas. Cependant, la façon dont les parents interprètent les choses est très différente. Un parent doux est clair et strict avec amour, l’autre est plutôt doux et indulgent. C’est pourquoi vous voyez des interprétations différentes du même terme sur les médias sociaux.
Selon le psychologue Razzino, la parentalité douce se résume à trois choses : établir un lien avec votre enfant, expliquer les règles et fixer des limites claires. Vous aidez votre enfant à comprendre ses sentiments et vous lui apprenez à mieux réagir.
Sommes-nous trop doux avec les enfants ?
Certaines personnes pensent que l’éducation douce est tout simplement molle. Ils disent que le monde est dur et que les enfants doivent l’apprendre. Mais les experts affirment qu’il s’agit là d’un malentendu. Il ne s’agit pas de ne pas fixer de limites. Il s’agit d’expliquer et de faire respecter ces limites en douceur.


Supposez que votre enfant jette de la nourriture par terre. Un parent indulgent peut dire “Ne fais pas ça”, mais ne rien faire d’autre. Un parent autoritaire envoie l’enfant directement au lit sans nourriture. Un parent gentil peut dire, par exemple : “Je vois que tu aimes jouer, mais la nourriture reste dans ton assiette. Si tu la jettes encore, je t’enlèverai ton assiette”
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Il s’agit donc de conséquences logiques. Vous apprenez à votre enfant que certains comportements ont des conséquences qui correspondent à ce qui se passe. Tu frappes ton copain avec une petite voiture ? Alors le rendez-vous est terminé. Vous apprenez à votre enfant qu’un comportement a des conséquences, sans l’effrayer.
La parentalité douce s’articule autour de deux éléments : vous montrez que vous comprenez ce que ressent l’enfant et vous expliquez clairement ce qui peut être fait et ce qui ne peut pas l’être. Ne sautez pas cette première étape, mais ne vous y enfermez pas non plus. Il faut finir par trouver des solutions et indiquer ce qui se passera si certains comportements se poursuivent.
Les enfants ne sont pas les seuls à se plaindre.


La recherche montre que cette façon d’élever les enfants fonctionne. Elle rend les enfants plus forts mentalement, plus heureux et plus performants. En 2022, une étude a montré que les enfants élevés de cette manière ont de meilleurs résultats scolaires. En 2020, une étude a montré que l’absence de cette approche entraîne en fait une diminution du bonheur dans la vie.
La recherche montre que cette méthode d’éducation fonctionne.
L’éducation en douceur demande beaucoup aux parents
L’éducation en douceur demande beaucoup aux parents
L’éducation en douceur demande beaucoup aux parents
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Cette façon d’élever les enfants n’est pas facile. Il faut beaucoup de temps et d’énergie pour rester calme, nommer les sentiments et expliquer les limites. Surtout si vous avez vous-même été élevé avec peu de chaleur ou de compréhension, il peut être difficile de faire les choses différemment.
De nombreux parents sont surmenés. Ils veulent tellement bien faire qu’ils se dépassent eux-mêmes. La recherche montre que les parents qui essaient constamment de rester émotionnellement calmes sont parfois perdants.

Les parents sont souvent trop fatigués.
Sur les médias sociaux, on voit des exemples extrêmes de parentalité douce. Certains influenceurs affirment qu’il ne faut jamais dire “non”, qu’il faut toujours faire un câlin lors d’une crise de colère au supermarché ou qu’il ne faut pas laisser un enfant par terre. Mais cela n’est pas faisable pour tout le monde.
Selon Mme Pezalla, les parents ne devraient pas se concentrer sur une méthode parfaite. Elle recommande de se concentrer sur quatre éléments : la chaleur, la structure, la reconnaissance de l’enfant en tant qu’individu et une approche qui fonctionne à long terme. Tout le reste n’est qu’un pis-aller.
En tant que parent, vous n’avez pas à être parfait. Vous avez le droit de faire des erreurs, de vous mettre en colère ou de changer d’avis. L’important est que vous fassiez de votre mieux, que vous assumiez vos responsabilités et que vous donniez le bon exemple. C’est ainsi que les enfants apprennent qu’ils ont eux aussi le droit de grandir, d’apprendre et de s’améliorer.



